Job 7. 1-21 (NEG)
1
Le sort de l’ homme sur la terre est celui d’ un soldat ,
et ses jours sont ceux ◎ d’ un mercenaire .2
Comme l’ esclave soupire après l’ ombre ,
comme l’ ouvrier attend son salaire ,3
Ainsi j’ ai pour partage des mois de douleur ,
j’ ai pour mon lot des nuits de souffrance .4
Je me couche ,et je dis :Quand me lèverai -je ?
Quand finira la nuit ?
Et je suis rassasié d’ agitations jusqu’ au point du jour .5
Mon corps se couvre de vers et d’ une croûte terreuse ,
ma peau se crevasse et se dissout .6
Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand ,
ils s’ évanouissent :plus d’ espérance !7
Souviens -toi *que ma vie est un souffle !
Mes yeux ne ◎ reverront pas le bonheur .8
L’ œil qui me regarde ne me regardera plus ;
ton œil me cherchera ,et je ne serai plus .9
Comme la nuée se dissipe et s’ en va ,
celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas ;10
Il ne reviendra plus dans sa maison ,
et le lieu qu’ il habitait ne le connaîtra plus .11
C’ est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche ,
je parlerai dans l’ angoisse de mon cœur ,
je me plaindrai dans l’ amertume de mon âme .12
Suis -je une mer , ou un monstre marin ,
pour que tu établisses des gardes autour de moi ?13
Quand je dis :Mon lit me soulagera ,
ma couche calmera mes douleurs ,14
C’ est alors que tu m’ effraies par des songes ,
que tu m’ épouvantes par des visions .15
Ah !je voudrais être étranglé !Je voudrais la mort plutôt que ces os !16
Je les méprise !…je ne vivrai pas toujours …
Laisse -moi ,car ma vie n’ est qu’ un souffle .17
Qu’ est -ce que l’ homme ,pour que tu en fasses tant de cas ,
pour que tu daignes prendre garde à lui ,18
Pour que tu le visites tous les matins ,
pour que tu l’ éprouves à tous les instants ?19
Quand cesseras -tu d’ avoir le regard sur moi ?
Quand me laisseras -tu le temps d’ avaler ma salive ?20
Si j’ ai péché ,qu’ ai -je pu te faire ,gardien des hommes ?
Pourquoi me mettre en butte à tes traits ?
Pourquoi me rendre à charge à moi-même ?21
Que ne pardonnes -tu mon péché ,
et que n’ oublies -tu mon iniquité ?
Car je vais me coucher dans la poussière ;
tu me chercheras ,et je ne serai plus .